J’ai trouvé un volume d’Edmond Jaloux (je ne sais plus pourquoi il a rejoint ma bibliothèque, sûrement à cause de ses premiers articles sur Montherlant lorsqu'il était directeur de collection chez Grasset).
Je le parcours :
Roman : L’ami des jeunes filles. 1926 J Ferenczi et fils
Le premier chapitre commence ainsi :
I Une collection qui n’ira pas au Louvre
Il y a des gens qui naissent collectionneurs ; la vie n’a de sens à leurs yeux que si elle leur permet d’acquérir le plus souvent possible le même objet. Le collectionneur est un être spécial ; c’est en quelque sorte le démocrate de la curiosité ; ce qu’il lui faut, c’est le nombre. Jamais on n’a vu un amateur pourchasser pendant toute son existence une pièce rare et magnifique et consacrer à l’acquérir une partie de sa fortune ; l’essentiel pour lui consiste à encombrer sa demeure de toutes ses répliques.
Dick le Houelleur, lui aussi, était né collectionneur. Mais il ne recherchait ni les fauteuils Louis XV, ni les inrôs, ni les tableaux de Picasso ; ni les timbres-postes, ni les tuiles du temps des Ming, ni les bahuts renaissance, ni les murex, ni les papillons, ni les photographies d’actrices, ni les autographes d’empoisonneurs célèbres, rien, en un mot, de ce qui affole, inquiète et désorbite l’âme troublée de ces pauvres quêteurs d’absolu. Sa collection était plus subtile, plus délicate et plus secrète que celle de ces messieurs : il collectionnait les amitiés des jeunes filles.
C’était son but, sa vocation en ce monde.
…
Montherlant a t'il lu ce roman?
Et ainsi prolongé la réflexion, en donnant son point de vue sur la question dans son roman Les Jeunes Filles?