J'écris premier livre, bien entendu je n'ai pas commencé mes lectures par un livre de Montherlant, mes premières lectures puis-je m'en souvenir? C'est plutôt du coté des albums de Babar qu'il faut chercher.
A quel âge ai-je parcouru les aventures de Nounouche?
Ce qui est certain par contre c'est que le premier livre dont j'ai eu la volonté de garder en mémoire toute la saveur ce fut "Le rouge et le noir", en toute nouvelle édition du Livre de poche, cette odeur particulière du papier, l'ayant dévoré et relu, emporté dans mes déplacements de vacances à Berneval j'y ai glissé des pétales d'Eschscholzia, fleur que j'aimais beaucoup, "Lucien Leuwen" gagné en prix, "De l'amour", tout Stendhal a garni les étagères de mon cosy, comme je suis conservateur !!! Je suis capable de retrouver tout, mes nounouches, mes babars pas le Lucien Leuwen puisque je l'aimais tant que je l'ai prêté à ma première meilleure amie, ... pour toujours comme il se doit du prêt d'un livre.
Non malgré cela mon premier livre, je l'ai découvert beaucoup plus tard, prété par un copain, René, au service militaire où nous avions été précipités à la fin des mouvements de 1968. Ce roman: "Les Garçons", dans l'ambiance qui régnait dans cette caserne allemande, entre ce groupe de copains qui ont osé créer un espace de culture et de création pour le repos du guerrier, ce fut vraiment un déclic dans mon itinéraire plutôt binaire d'alors.
Donc ce fut mon premier livre de collectionneur, sans valeur, sinon par l'ex-libris de mon ami, et surtout par la dédicace de Montherlant : "Cette œuvre est dédiée aux intelligents et aux sensibles".
Comment ne pas être invité à le lire.
Le premier "beau livre" fut ensuite le même roman quand Gallimard en fit une édition de luxe Les Garçons , avec les lithos de Mac Avoy. Ce fut la première pierre, toute rose, et trop belle pour être parcourue qui décida de mon accumulation des œuvres de Montherlant.
Elles étaient curieuses et superbes, soit par le texte, soit par l'illustration, soit par la reliure, simplement par la rareté, petit à petit rejointes par des manuscrits, des correspondances, par les livres sur Montherlant, par les articles de journaux du temps où seuls la visite des libraires et les courriers de commande sur catalogue permettaient de dénicher sur oui dire des possesseurs de merveilles. Les ventes aux enchères permirent aussi quelque enrichissement, mais souvent à sens unique. Enfin pour compléter il fallu bien que j'aille enchérir sur le "chant des amazones" et là ce fut un nouvel épisode, vraiment grandiose. Montherlant
Pour certains de ces livres, qui étaient souvent brochés et non coupés, j'ai redécouvert l'instrument indispensable dans les vieilles affaires héritées de mes grands-tantes: le canif, on est loin de l'e-book.
Pour ceux qui veulent compléter leur connaissance de Montherlant voyez www.montherlant.be