De Marie Quinton, la belle Meunière, il y en a peu de traces, par contre je découvrais qu'une jeune actrice, Sophie, portait ce nom, qu'un film où elle jouait le rôle principal, était diffusé en DVD, et j'ai pu trouver une présentation de ce film d'une façon plutôt élogieuse "bouleversant" * "délicat et touchant". Dans ces cas, un passage à la médiathèque s'impose, c'est généralement ma démarche, je consulte le site pour vérifier la disponibilité mais déçu de son absence, je n'ai pu qu'exprimer le vœu de l'approvisionner.
Les mois sont passés, je ne pensais plus à cette demande, dont les agents de la médiathèque m'ont confirmé la prise en compte.
C'est en fin d'été, que j'ai pensé vérifier en rayon si le film était disponible, je fus contenté et l'empruntai immédiatement. Sa visualisation sur l'ordinateur fut un vrai régal. Les acteurs ont le ton juste, l'histoire bâtie comme un vrai conte est servie par une image splendide. J'ai repassé plusieurs fois ce film sur le grand écran de mon téléviseur, et nous l'avons regardé ensemble avec mon épouse. Elle a reconnu bientôt dans la mère supérieure l'actrice qu'elle avait admirée dans sa jeunesse, quand sa classe de Français allait à Paris assister à de grands spectacles de théâtre, le rôle d'Inès de Castro dans "la Reine Morte" de Montherlant, où Geneviève Casile recevait le grand prix de comédie moderne et que Maurice Escande la faisait entrer à la Comédie Française qu'elle ne quitta qu'après 30 ans.
Du même Gérald Hustache-Mathieu, 'La Chatte andalouse', découvert lors de la première édition du festival du moyen métrage de Brive la Gaillarde, m'avait enchanté. Avec la délicieuse Sophie Quinton également, ce moyen métrage était à la fois simple, original, délicat et, d'une certaine façon, libertaire.
Outre ces mêmes qualités, 'Avril' reprend les mêmes motifs : Sophie Quinton en religieuse qui en vient à faire ce à quoi elle n'aurait pas songé, la peinture (rose et bleue), la nature, une vraie humanité, de la sensualité et de la pudeur, ainsi qu'un humour discret.
Sophie Quinton y joue tout en nuances et révèle son véritable talent. Nicolas Duvauchelle et Miou-Miou y sont également excellents. En regardant ce film, on réalise à quel point tant d'autres sont sur-joués, ne serait-ce que légèrement ; il suffit de très peu pour faire comprendre une intention, une émotion, ou pour susciter celle-ci chez le spectateur. Et Gérald Hustache-Mathieu sait diriger ses acteurs dans ce sens.
Un seul reproche, lequel contredit partiellement ce que je viens d'écrire : le personnage de la mère supérieure, assez sur-joué lui, et dont l'actrice n'a pas l'âge du rôle.