Ce mercredi est un grand tournant dans la vie de générations de Français.
Des attentats? une menace de guerre?
Un nouveau président? Un changement de gouvernement?
Non depuis ce matin tous les médias nous répètent le drame de cette nuit: le décès de Johnny.
Une parenthèse, après l'annonce du décès d'une célébrité de la culture, immortel de l'Académie et vedette des médias, un plein de "replays" sur d'Ormesson, nous apprenons la mort de Johnny.
Un remake du décès simultané de Piaf et Cocteau.
Réseaux sociaux, télés, radios, journaux et politiques sont en compétition pour toucher leurs publics, et mettre "en ligne" les enregistrements, sortir les archives, contacter les correspondants, orchestrer les émissions qu'ils avaient tous préparées pour un évènement devenu inévitable.
Comment ne pas être concerné par la disparition d'un artiste que forcément tous les Français connaissent et pour qui en 60 ans de présence sur la scène et dans les médias il y a forcément un moment où par soi-même, par ses enfants ou par ses parents ou amis, on a un souvenir lié. Un air en tête, un titre, une phrase de refrain retenue, une image aperçue, à un moment marquant de sa vie.
Depuis les papy-boumer qui ont comme moi grimpé dans les arbres du cours de Vincennes au concert de la Nation, cherché le 45t d'une musique préférée, aux plus jeunes comme mes petits enfants qui répètent "que je t'aime" ou fredonnent qu'ils vont "mettre le feu" nous sommes
tous exclus pendant une journée de la vie du monde.
Je disais "et pendant ce temps, si Trump lance une bombe sur la Corée du nord, on ne le saurait même pas", je n'en étais pas loin en apprenant l'annonce de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël.
J'entends qu'on n'est pas loin d'un hommage national, qu'il est probable qu'il y ait autant, sinon plus de monde derrière le cercueil de Notre Johnny que derrière celui de Victor Hugo, les temps changent, les valeurs aussi.
J'écris cela sur un fond musical, je repasse "Dans la poussière, les bras en croix.".