Une édition 2025 des Journées de l’APA sous le signe de l’adaptation et des retrouvailles
Cette année encore, les Journées annuelles de l’APA se sont tenues à Ambérieu-en-Bugey, lieu désormais emblématique de notre association grâce à l’accueil bienveillant de nos archives dans les locaux municipaux, et à la mise à disposition régulière de salles pour nos rencontres. Nous tenons à remercier la municipalité pour ce soutien fidèle.
L’ambiance fut toutefois marquée par un contexte particulier. Après les aléas liés au calendrier électoral en 2024, l’édition 2025, planifiée de longue date pour le week-end du 9 au 11 mai, a cette fois été confrontée à une série de grèves annoncées à la SNCF. Ces perturbations ont remis en question de nombreuses réservations de transport et d’hébergement. Il a donc fallu improviser, s’adapter, faire preuve d’astuce.
Le covoiturage, déjà bien installé dans nos habitudes, a pris cette année une ampleur nouvelle. Entre gare, hôtels, gîtes, lieux de conférences et espaces de restauration, l’entraide entre participants s’est intensifiée. Ce fut particulièrement crucial le vendredi, journée la plus touchée par les annulations de trains.
Pour ceux d’entre nous venus d’Île-de-France en voiture, ces difficultés se sont transformées en opportunités. Grâce à la bourse aux déplacements, nous avons partagé le trajet avec d’anciennes connaissances et noué de nouveaux liens. Ces moments de route, parfois longs, ont donné lieu à des échanges fraternels, à la naissance d’amitiés inattendues et à des découvertes enrichissantes, à l’image de ce que l’APA sait susciter : des rencontres autour de la vie écrite… et vécue.
Une fois réunis, malgré les obstacles, les participants ont pu se plonger dans les temps forts du colloque. Conférences, ateliers, lectures : les échanges autour de l’autobiographie ont été, comme toujours, d’une grande richesse. Chacun a pu partager ses réflexions, ses écrits, ou simplement écouter et s’en nourrir.
Ces moments denses ont rappelé, s’il en était besoin, combien la parole autobiographique, dans sa diversité de formes et de voix, constitue le cœur battant de notre association.
Cette édition a débuté, après le repas en commun, par la projection du film de David Ernault qui a profondément touché les participants. S’inscrivant parfaitement dans le thème de cette année – l’autobiographie familiale – ce film, construit à partir du montage de films Super 8 tournés par son père, proposait un regard à la fois intime et distancié sur l’histoire de sa famille. On y découvrait, en toile de fond, l’installation de la famille à Annecy, accompagnée de la voix off de sa mère, elle-même écrivaine, lisant un texte qu’elle avait rédigé. La juxtaposition des images du passé et du commentaire rétrospectif donnait à voir bien plus qu’un album de souvenirs : une véritable construction narrative, parfois émouvante, parfois dérangeante, toujours riche de significations.
Les échanges qui ont suivi la projection ont témoigné de la densité de cette œuvre. Certains ont évoqué le suspense sous-jacent d’un drame familial, perceptible sans jamais être entièrement dévoilé. D’autres ont interrogé la part de vérité et de mise en scène, la position du fils devenu réalisateur, ou encore la tension entre le récit de la mère et les choix de montage.
David Ernault a alors partagé les dessous de sa démarche : scénario reconstitué a posteriori, choix techniques de durée, de rythme, de vitesse d’enchaînement des images. Il a aussi évoqué les hésitations, les influences, la difficulté à mettre en forme un passé familial chargé d’émotions. L’analyse collective qui a suivi a montré combien la perception, l’interprétation et la mise à distance sont des outils précieux dans la lecture d’un récit autobiographique, qu’il soit filmique ou écrit.
Ce moment fort n’a pas cessé de résonner. Les commentaires ont continué au fil de la soirée, puis encore le lendemain autour du repas partagé. Ce prolongement informel, où les mots se libèrent avec plus de spontanéité, a permis à chacun de revenir sur ses impressions, d’approfondir ses intuitions, de confronter les regards. C’est là, dans ces instants de partage à la fois sensibles et exigeants, que l’esprit de l’APA se manifeste pleinement.
Journées de l'Autobiographie 2025
Archives familiales : Partageons nos histoires ! Du 9 au 11 mai 2025 à Ambérieu-en-Bugey
https://autobiographie.sitapa.org/actualites/journees-de-lautobiographie-2025