Passion de collectionneur, passion d'inspecteur aussi car les recherches de documents pour constituer sa biographie sont dignes d'une véritable enquète policière.
Un parcours de rencontres heureuses aussi car dans ces gens qui aiment Mariette, qui retrouvent dans telle ou telle époque de sa peinture ou de ses dessins, un signe ou une expression qui leur parle, il y a une communauté d'hommes et de femmes, qui en croisant leurs regards ont échangé un sentiment.
Tous ceux qui m'ont parlé d'elle ou d'un tableau d'elle, m'ont dit qu'ils en avaient un souvenir de leur enfance, le dessin qui décorait l'appartement de leurs parents, la dame impressionnante qui faisait son portrait, le regard du tableau qui les suivait partout dans la pièce.
Les secrets de Mariette Lydis dans sa vie, bien que décrits dans ses articles ou ses conférences, transparaissent dans ce qu'elle peint. Les yeux, les mains, la douceur et le cynisme des attitudes de ses personnages, il y a toujours du beau dans l'oeuvre de Mariette mais toujours dans une fantasmagorie qui trouve sa source peut être dans les légendes que les viennois n'étaient pas les derniers à se raconter.
Si j'ai choisi ce dessin paru dans le numéro de Noël 1939 d'Esquire "The magazine for men" c'est que la guerre qu'elle a fui avait commencé, qu'elle ne pouvait qu'y penser et que le port-folio qui y figure j'en voudrais bien l'original.