Le titre, en cette période d'annonces de probables augmentations d'impôts, de jeux olympiques et de contrôles positifs au vainqueur américain du tour de France, peut prêter à confusion, mais les mots sont utilisés ici dans leur signification première, uniquement médicale.
Les recherches biographiques et généalogiques sont des sources de découvertes permanentes parfois bien éloignées de l'objet initial.
Ambroise Paré était fervent de la saignée, François Broussais grand consommateur de sangsues.
Dans un ouvrage sur les maladies du foie paru en 1813, le médecin de la cour auquel je me suis intéressé parce qu'il avait soigné de calculs le cardinal De Rohan, ancien châtelain de ma commune, j'ai pu trouver des recommandations. En effet le docteur Antoine Portal (1742-1832), utilise saignées, ventouses et sangsues, par exemple pour le traitement de l'inflammation du Foie. (P.279) :
"Si les observations ont prouvé que la saignée était le seul et unique remède des inflammations en général, elles l'ont encore mieux prouvé à l'égard de celle du foie. La saignée est toujours nécessaire lorsqu'elle est bien prononcée par les symptômes, et souvent lors même que ses symptômes sont peu intenses. Ainsi, le premier objet du traitement qu'il faille remplir, c'est de désemplir les vaisseaux sanguins par la phlébotomie, afin de procurer la résolution de l'inflammation hépatique, et prévenir la suppuration et autres suites fâcheuses qui pourraient survenir.
Je me suis toujours applaudi d'avoir promptement conseillé la saignée, et j'ai eu plusieurs fois du regret de n'avoir pu la prescrire, souvent lorsque les médecins avec lesquels je me suis trouvé en consultation, n'étaient pas de cet avis, et d'autres fois les personnes qui entouraient les malades les en dissuadaient.
La saignée du bras doit être préférée à toute autre, à moins de quelques circonstances particulières qui pourraient faire donner la préférence à celle du pied, ou aux sangsues au fondement. ....
Ces saignées doivent être promptement faites et rapprochées avant que les frissons, la faiblesse réelle, la diminution ou encore plus la cessation des douleurs aient annoncé la suppuration. ....
Aux saignées il faut réunir les boissons adoucissantes et relâchantes auxquelles on peut ajouter, mais avec réserve, quelques calmans, des lavemens et des fomentations sur le bas-ventre de même nature...
On met aussi quelquefois sur la région épigastrique des ventouses qu'on peut sacrifier: cette méthode a été longtemps en usage en Allemagne, et je l'ai employée plusieurs fois très utilement...."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Portal
Dans la famille Guadet, une fille Madeleine à épousé le Docteur Paul Carnot, ils eurent 9 enfants dont des générations perdurent. Les Carnot ont habité un immeuble construit pour eux par les Perret, façade habitation sur le champ de mars , à l'arrière le cabinet du professeur avenue Elysée Reclus. (Ce bâtiment à été reconstruit).
Le docteur Paul Carnot a exercé à Tenon, Broussais ...il a été reçu à l'académie de Médecine en 1920 mais s'était illustré par différentes publications, et surtout une: la description de ses expériences sur la saignée, le traitement des anémies l'ayant incité à développer les recherches de ce coté. Après l'usage de sirop de sang, il mit en évidence les bienfaits d'une substance développée après la saignée sur les lapins, qu'il nomma " hémopoïétine" facteur de développement important des globules rouges.
Il décédait en 1957, sa nécrologie parut en 1960 dans la revue du praticien.
Portrait charge extrait de la revue Chanteclair n°118 de février 1913, support publicitaire de la "Carnine Lefrancq" Romainville (Seine).
Mais dès 1909 ses expériences furent reprises par Gaston Roussel qui mit au point à partir des saignées sur chevaux, un médicament l'HEMOSTYL qui fut à l'origine des laboratoires Roussel.
Les progrès conduisirent à identifier l'hormone située dans les cellules régénératrices de la moelle osseuse, désignée maintenant sous le terme érythropoïétine abrégé en EPO.
C'est en 1986 que fut décrit l'ARNm de l'hormone produite par le rein et débuta la production. Les effets étaient semblables aux cures en montagne ou aux entrainements en altitude comme pour l'équipe de France à Font-Romeux.
La saignée avait donc bien une fonction d'accélération du renouvellement du sang, à condition de l'employer à bon escient et avec modération. C'était le travail des barbiers puis des chirurgiens, à l'aide de rasoirs, lancettes, ventouses voir sangsues, on la pratique toujours mais dans des conditions sûrement plus hygiéniques avec aiguilles et poches, très proches de la prise de sang ou du don de sang, aux bons soins des infirmières. Les sangsues (hirudothérapie) ont apparemment également pris une nouvelle jeunesse grâce à leur salive.
Il semble que l'on parle de saignée générale en prélevant le sang directement sur la veine, et de saignées locales à l'aide de sangsues ou de ventouses. Les ventouses techniques islamiques ou chinoises, seraient encore utilisées en particulier au Maroc " la Hijama".