Le collectionneur, peu à peu, quand les documents se complètent, s'insinue dans la vie de son sujet. Je suis sur les blogs d'amis leur passion dans la lecture des journaux ou mémoires de leurs auteurs fétiches, toutes les phrases, les allusions, les personnes rencontrées ou lieux cités sont explorés. Si leurs auteurs sont vivants, produisent encore, ils se sont peut être rencontrés, parlés, ou ont encore l'espoir de le faire.
Mariette Lydis est décédée en 1970, des témoignages de quelques personnes qui l'ont connue, ont travaillé avec elle sont encore possibles mais je ne lui parlerai jamais, aussi retrouver les textes soulignés dans un livre, les courriers échangés avec son éditeur, quelques photos annotées, c'est pour moi partager quelques heures de son travail. Et en apprécier d'autant le résultat.
Jacques Vialetay (*1) lui trouve une édition de Baudelaire. Elle peut la lire, y relever ce qui lui plait et l'inspire, Mariette souligne le texte, le recopie en fin d'exemplaire, fait les dessins.
Jacqueline Favre (sœur de Jacques) qui m'a reçu dans ses dernières années de vie, m'a raconté comment alors qu'elle logeait au Crillon, l'inspiration lui venant, en pleine nuit Mariette appelle son éditeur pour qu'il lui livre des pierres de lithographie ... elle était en manque.
15 planches 25x32 1/2 cm
Mariette, repartie en Argentine, il a fallu adresser des épreuves des tirages, donner des instructions par échanges de notes et de photos, pour terminer la mise au point de l'ouvrage qui sortira en 1955.
La pochette des photographies de travail.
Jacqueline Favre disparue en 2007, m'a raconté le travail de son frère, décédé le ....
la table des illustrations et les références
Ici sur une photographie, avec en légende le texte qui l'a inspirée.
*1- Govone avait édité en 1928, une première œuvre de Baudelaire, illustrée par 11 gravures, puis une deuxième série de 33 lithographies de Mariette Lydis, Les Fleurs du Mal. Cet exemplaire était enrichi de deux copies de manuscrits de Baudelaire confiés par Armand Godoy ami de Giuseppe Govone.
*2- Jacques Vialetay, ancien représentant des Presses de la Citée en Algérie, avait créé "les éditions d'art Vialetay" en 1949, Comme artistes préférés en dehors de Mariette Lydis pour laquelle sa jeune épouse Janick a servi de modèle pour son Emma Bovary, première production en commun, il y avait Vertés. Il lança une édition en souscription du florilège de l'académie Française, série de 23 ouvrages dont sa sœur (Jacqueline Favre) aidée par Henri Jonquières assura la fin de l'édition après son décès.