[ double de lettre dactylographiée, inscrit M. Henry de Montherlant de la main de EI secrétaire de ML]
EI
Buenos Aires
Marzo 27 de 1970
Mon très cher ami,
Vous ne savez pas la joie que j’ai eue
de voir votre écriture que je n’avais pas vue
depuis si longtemps. Pour vous dire la vérité,
cette joie, votre lettre, a été un des peu de
plaisirs que j’ai pu ressentir pendant les trois
mois de ma maladie. Je vous dirai même que
votre lettre est là, sur ma table de nuit, et je
ressens chaque fois que mon regard la rencontre
le même plaisir intense que lorsque je l’ai reçue ;
d’abord de voir votre écriture, ensuite que vous
me félicitiez pour la série d’heureuses coïncidences
qui a fait que j’ai laissé la France en échange de
l’Argentine, qui m’a concédé tant de joies, de
triomphe et de récompenses.
Mais avant tout votre phrase finale,
si affectueuse, qui m’est allée droit au cœur.
Vous êtes à Paris le seul ami qui me manque et
dont j’éprouverai la nostalgie toujours.
Cette lettre est la dernière adressée à Montherlant , Mariette Lydis décédait le 26 avril.