Je poursuis les reprises de notes dans mon article de compte-rendu du colloque Montherlant à l'ICP.
Puisque certaines interventions m'ont poussé à d'autres recherches, j'ai approfondi sur les diverses éditions de Don Juan.
J'en viens aujourd'hui à la conférence de Monsieur Guy Dugas, professeur à Montpellier III (Paul-Valéry), où se trouvent des archives précieuses, en particulier une correspondance Montherlant-Etienne Burnet. Dans sa conférence Monsieur Dugas (d'après mes notes et le texte sera bienvenu) nous a parlé de "Montherlant et les femmes", c'est précisément un thème qui est la source de ma collection. Son approche dans l'évolution de la lecture de Montherlant entre 1926, et 1930, se fonde sur les correspondances qu'il a parcourues à la BNF et à Montpellier. Etienne Burnet dont l'épouse était russe échangeait avec Montherlant depuis leur rencontre à Tunis. Il a été fait mention de l'importance de Tolstoï dans les références de leur réflexion, C'est aussi ce que j'avais retenu des correspondances beaucoup plus tardives (1954) avec Banine, et le hasard m'a porté récemment à lire le récit de la fille de Tolstoï sur les relations de ses parents ( article dans Europe juillet 1928 numéro spécial consacré au centenaire de la naissance de Tolstoï), en reprenant ce spécial j'y trouve aussi un article sur la mort écrit par E Burnet. Est-ce aussi un hasard si Montherlant fut chargé de la préface d'un Don Quichotte pour l'édition en 1962 du livre de poche (892-893 et 894-895 avec couvertures par Bernard Buffet), alors qu'Etienne Burnet avait produit un essai "Don Quichotte Cervantès et le XVI° Siècle" en 1954, où en bibliographie il précisait "Nous rappelons que la seule traduction complète, exacte et fidèle, en langue française; des admirables Nouvelles Exemplaires de Cervantès, est celle de Jean Cassou (celle de La Pléiade). L'édition de poche reprise de la version de Francis de Miomandre parue en 1935 aux Unions Latines d'édition, puis chez Stock en 1948, était jugée "fidèle dans un style modernisé et familier, en particulier dans les propos et dialogues de caractère populaire. ... Elle laisse une impression d'élégance et de transparence dans l'exactitude." Saura-t-on si un exemplaire de cet essai fut annoté par Montherlant lors de la préparation de sa préface?
Monsieur le professeur Alain Schaffner, nous a entraîné à une lecture des Jeunes Filles, surtout du premier volume qui donne son nom à l'ensemble. Il utilisa le filtre des critères de l'ironie de Philippe Hamon, et fit quelques comparaisons avec Belle du Seigneur d'Albert Cohen. Costals-Solal même combat?. Mon exemplaire 1959 des Romans de la Pléiade correspond page pour page aux reférences des citations.
Et pour illustrer cette intervention dont seule la lecture du texte pourra nous restituer tout l'intérêt, je glisse ici la dédicace de Montherlant du 3ème tome de sa tétralogie à Jeanne Sandelion évidente victime de son ironie.
Dans la continuité sur l'ironie, le travail de Monsieur de Meeûs dans son allocution, a consisté en une lecture studieuse, de relever les personnages secondaires apparaissant dans l'oeuvre de Montherlant, d'en répertorier les groupes d'appartenance, et de nous citer les phrases à effet comique. Un peu une liste des souffre-douleurs, ou des bêtes noires. Ont ainsi défilés: les femmes, les petit peuple, les médecins, les hommes d'affaires, etc... Certaines notations personnelles de Mr de Meeûs n'ont pas manqué d'attirer des sourires ou des grincements de dents, les effets comiques de Montherlant étaient rarement diplomatiques, et nous le ressentîmes bien.