Je reçois l'information de la famille Tallone, d'une exposition sur l'éditeur d'art.
TALLONE EDITORE - LA FORMA DEL PENSIERO
mostra promossa da: Provincia di Milano - Assessorato alla Cultura, in collaborazione con Alberto Tallone Editore e Fondazione Radici nel Futuro.
curata da: Dario Vermi
Palazzo Isimbardi, Corso Monforte 35
Aperta tutti i giorni dal 15 ottobre al 21 novembre 2010
ingresso libero
Catalogo edito da Lucini Editore
C'est avec le comte Giuseppe Govone, qu'Alberto Tallone a fondé les presses de l'hôtel de Sagonne, à la Bastille.
Venu en France en 1931 Tallone, fils de Cesare Tallone artiste peintre, travaille chez Darantière où il apprend la typographie, il a finalement racheté la maison dijonnaise, installée dans la Vallée aux loups à Châtenay-Malabry.
Par les correspondances de Govone à son épouse Mariette Lydis en 1941, on apprend qu'il héberge son ami, réfugié avec lui à Turin pendant la guerre. La maison de la rue des Tournelles ne pouvait plus fonctionner puisque les avoirs de Govone étaient bloqués par le régime depuis 1937 en Italie. Pour contourner ce blocage, Govone avait d'ailleurs conclu un accord avec George Macy (créateur américain des éditions d'art LEC- Limited Edition Club puis Heritage Club) pour l'impression de The Beggar's Opera of John Gay en 1937.
Cette édition qui comporte la gravure jointe, fut suivi de 2 autres en 1947 et 1949 en plus petit format aux éditions Héritage Press.
La jeune amie anglaise de Mariette, Erica Marx rencontrée lors d'une exposition à Londres en 1935, est venue se former à son tour dans l'imprimerie installée dans les murs de la maison de Mansard (*1), jusqu'à son retour à Cobham en Août 1939.
Les "presses de l'hôtel de Sagonne", aussi la "Maison du raisin", ont produits plusieurs ouvrages de Govone illustrés par Mariette Lydis.
Pendant le guerre et l'occupation, l'immeuble propriété de Darantière, fut l'objet d'une exposition.
D'après les correspondances, une contestation opposa Tallone et Govone au sujet de la propriété des presses et matériel d'édition qui apparaissent en fait avoir été rachetés par Govone à Darantière lors du transfert rue des Tournelles.
Alberto Tallone a exercé jusqu'en 1958 à Paris (y compris pendant l'occupation) avant de transposer sa maison d'édition à Alpignano.
Disparu en 1968, son épouse Bianca puis ses fils Aldo et actuellement Enrico perpétuent la tradition.
L'une de ses premières éditions en septembre 1932 "La vie de Sainte Thaïs pénitente" est introuvable, pourtant j'aimerais bien la voir, car dans mes cartons j'ai un calque d'un dessin de Sainte Thaïs signé ML, un autre dessin a été repris pour illustrer la couverture de Thaïs d'Anatole France dans la collection pourpre de Calmann-Lévy.
Cette édition Darantière de typographie Tallone de 1932 était illustrée par Mariette(3). C'est ce que présente Pierre Mornand (*2) dans sa première série "8 artistes du livre" Paris Le Courrier Graphique 1939.
*1/ L'hôtel de Sagonne dont la façade donne sur le Bld Beaumarchais et les dépendances à l'arrière rue des Tournelles, fut la propriété de Ninon de Lenclos (puis fut la propriété de la comtesse de Noailles), qui accueillit dans son salon les premières représentations de "La Folle Journée" (Le Mariage de Figaro) de Beaumarchais.
*2/ En qualité d'expert et comme conservateur-adjoint à la BN, Pierre Mornand publiait régulièrement des articles critiques sur les illustrateurs, plusieurs recueils parurent qui font toujours référence sur cette époque.
*3/ Enrico le fils d'Alberto Tallone m'adresse la présentation de l'édition de 1932 qui figure dans " l'Opera Tipografica", ouvrage qui recueille la description de toutes les œuvres que Alberto a composé.