Comme à son habitude, Mariette Lydis note de sa grande écriture, en français, ses impressions de lecture, sans retenir ses sentiments, avec un retour de jugement sur elle-même, sorte d'autocritique.
Ce papier de décembre 1953 (ou 1955?) nous informe un peu plus sur ses expériences et ses envies, ses motivations.
Je suis en train de lire les souvenirs de Käthe Kollwitz. Je l'ai connu[e], il y a beaucoup d'années à Berlin, je l'ai vue une seule fois et je l'ai vénérée et aimée dès que je l'ai aperçue. Même frêle, avec une noble figure de paysanne et une qualité intérieure qui se répendait, qui faisait un halo autour d'elle. [De] Tout ce qu'elle touche que ce soit ses souvenirs, ses gravures, sa sculpture, émane la même humilité, vérité, cet être absolu dans toute sa gloire que j'ai cherché toute ma vie. Si je l'avais approchée ma vie en aurait été enrichie. Mais peut-être à ce temps-là, étais-je trop élégante - j'aimais trop les êtres soignés, très bien habillés et que je n'aurais pas su apprécier suffisamment cette petite femme si simple comme une bonne ouvrière consciencieuse.
Artiste allemande de la génération 20 ans plus âgée que Mariette Lydis, Käthe Kollwitz a très jeune commencé par la gravure. Sa biographie, diffusée en 1948, après son décès en 1945, par son fils Hans à partir de ses propres écrits et ses lettres, pourrait être l'objet de la lecture citée ici comme mémoires. La gravure, le noir et blanc, par rapport à la couleur et la peinture, sont restés sa marque, un choix pour une meilleure expression, C'est aussi cela qu'a démontré Mariette Lydis et qui lui a parfois été reproché.
Il est possible, surtout si la date de 1953 est retenue, que ce livre ait été procuré à Mariette par sa relation récente avec Dore Hoyer, une première fois en tournée à La Plata et à Buenos Aires en 1952. Une danse avait été créée en 1946 par Dora sur le thème Dances for Käthe Kollwitz.
Le portrait de Dore Hoyer figure en premier dans la liste des œuvres exposées en novembre 1960 à la Galeria Argentina.
Pour en savoir plus sur Käthe Kollwitz, il faut se reporter au site anglais ou allemand de Wikipédia, la version française, bien que Kollwitz soit venue en France étudier la sculpture a été très peu développée. La division de l'Allemagne après la guerre n'a pas simplifié la diffusion de son œuvre. Voir aussi le film présenté par Arte pour le 150iéme anniversaire de sa naissance..
Ajout de mars 2018. Heureux d'apprendre grâce au blog de Jean-Paul Gavard-Perret la parution de la traduction française de cet ouvrage.
On peut supposer vers 1921-22 la rencontre à Berlin, peut-être en rapport avec Bela Balazs et Max Reinhardt qui étaient alors dans la capitale allemande, ainsi que la jeune amie Viennoise Margarita Wallmann, lors de la préparation des ouvrages édités à Leipzig ou à Munich.
Käthe Kollwitz est aussi présente sur une photo avec Génia Schwarzwald au balcon de Seeblick Grundlsee, lieu de villégiature et recueillement inauguré en 1921.