Cette note de Mariette Lydis, tapuscrit avec corrections daté Décembre 1950.
Avec quels problèmes est-on des fois confrontée !!
Je vis de mon travail. Je vis de mon travail confortablement. Je travaille le maximum de ce que l'on peut travailler. Je fais quand même attention: un jour ces mains, ces yeux pourraient faire grève, cesser le travail, qui sait?
Ceci est la préface pour une petite histoire.
L'autre jour je passe les dessins faits à Santiago (*1) et je trouve le dessin d'un petit garçon que j'ai beaucoup aimé pendant le travail et qui a une mère pour laquelle j'ai eu beaucoup d'affection.
- Tiens, je vais lui en faire cadeau du dessin avant de partir. Et j'en suis toute heureuse.
Une demie heure après arrive mon représentant (*2) et me dit entre autres choses:
-Mme X (cette amie à laquelle je voulais faire le cadeau) voudrait acheter le dessin de son petit garçon et en demande le prix.
. Je suis perplexe, je suis tiraillée, je suis pleine d'indécisions multiples; ma conscience me dérange, je suis plongée dans une profonde méditation ...
Et puis je nomme un chiffre.
__________________
-1/ Santiago du Chili en 1946 chez Ramon Eyzaguirre où l'accompagnait son mari Govone, ou à la Librairia Francesa en 1950?
-2/ En 1950 probablement pas encore Raquel Abrisqueta, mais peut être Müller qui était son premier agent en Argentine pour les expositions depuis 1932 jusqu'en 1954.