Les noms de famille des autrichiens d'avant 1914 ne manquent pas de subtilités pour les observateurs français. On se trouve un peu perdu comme dans un labyrinte heureusement pour le nom de naissance de Mariette Lydis, ça semblait assez simple, pas de voyelles accentuées, l'origine probable de la partie hongroise du pays n'avait pas eu de répercution sur l'écriture du nom, par contre c'est de l'usage de diminutifs dans les prénoms que vint la difficulté dans les recherches.
Nos recherches récentes nous ont permis de compléter une généalogie dans GENI, et par de nouvelles lectures de journaux professionnels suisses, nous pouvons tenter une hypothèse.
La Fédération Horlogère Suisse met en ligne cette revue hebdomadaire depuis son premier numéro en 1886, les recherches se font en mode texte pour les généralités et nous permettent la sélection des numéros pour un mois, ensuite les images sont lisibles sans recherche, mais la revue de la Chaux-de-Fonds est heureusement en Français.
Nous trouvons la présence de Franz Ronsperger sous diverses formes: sa présence lors de réunions dans l'hôtel de la "Fleur de Lis" où régulièrement la présence des représentants de commerce étrangers est signalée: "liste dressée lundi 14 octobre 1889 à 5h du soir" par exemple. Dans le numéro du 5 Mai 1892 à coté d'un premier article sur l'exposition de Chicago qui joua un rôle si important dans la vie et l'oeuvre d'Adolf Loos, la liste des marchands présents est dressée le 3 mai à 5h puis le 6 mai toujours à 5h.
En Mai 1892 un article polémique d'un artisan inquiet dénonce la concurrence qui pourrait naître de l'installation "d'étrangers" comme maison d'horlogerie suisse. Y est distingué l'enregistrement de l'établissement au 26 rue du Progrès à la Chaux-de-Fonds de Franz Ronsperger citoyen de Vienne sans même un fondé de pouvoir, un contrôle est demandé par le journal qui publie la réponse de l'administration qui justifie la régularité de l'inscription du 29 avril 1892.
Le journal donne même en première page la parole au représentant des importateurs des produits suisses en Autriche-Hongrie pour un article résumé comme "la défense des montres à marques", en faisant remarquer la compétence et toutes les qualités commerciales dont l'auteur, Franz Ronsperger, fait preuve dans sa pratique. Ceci dans le numéro 12 de la 25eme année de parution donc le 12 février 1910, quelques mois avant que ses deux filles Marietta puis Edith fassent la démarche d'abandon de la religion juive à Vienne, probablement en vue de leur mariage.
Par un article plus consistant en janvier 1914, c'est sous la signature "un vieux fabricant" qui veut exprimer que si tant de défauts de paiement d'acheteurs étrangers provoquent des faillittes chez les fabriquants, il se félicite lui de travailler depuis bientôt quarante ans avec le correct Monsieur Franz Ronsperger, en fin d'article la rédaction se joint aux félicitations. Il conviendra donc d'estimer à 1874 le début des activités d'importation des montres à Vienne.
Après son décès survenu en 1918, ce n'est qu'en 1919 dans un avis publié dans le journal n°94 du 26 novembre que les "fournisseurs de F. Ronsperger de Vienne sont invités à prendre connaissance de la communication du Dr Julius Bondy pour effectuer une démarche collective".
Enfin tristement en page 652 de l'année 1921, soit dans le numéro du 10 décembre 1921 on lit l'avis: "Les créanciers de la maison Feu Franz Ronsperger à Vienne pas touchés par la circulaire du 6 courant sont priés de s'annoncer immédiatement au bureau de l'Information Horlogère suisse".
Avec le décès de son principal animateur la maison de Vienne ne devait pas résister longtemps dans la tempète politique et économique de l'après guerre autrichienne que les Suisses observaient, surtout dans l'horlogerie avec le cours de l'or et de l'argent suivis chaque semaine dans leur revue. Un article titré "misère autrichienne" faisant le principal contenu éditorial du numéro du 21 décembre 1921 sera édifiant à cet égard. Peut on expliquer par là la dislocation de la famille de Mariette, son départ avec sa mère pour la Grèce et l'Italie avant la France en 1926, le suicide d'Edith à Florence dès janvier 1921?
Dans les annonces du journal Neue Freie Press de Wien, nous trouvons le 22 Janvier 1873, la nomination de Franz Ronsperger comme directeur de la société Ed Selikowsky, cette société a retiré sa procuration en début janvier 1874. Puis le 16 janvier 1874 c'est l'enregistrement en société personnelle de Franz Ronsperger installé Klostergasse, 4.